A la faveur d’une rencontre présidée par la ministre de l’Environement, Hadja Safiatou Diallo, le gouvernement guinéen rappelle aux 9 entreprises minières concernées leur engagement de construire les raffineries. La salle de conférence du Ministère des Mines et de la Géologie (MMG) a servi de cadre à cette rencontre ce jeudi 12 janvier en fin d’après-midi.
Ladite rencontre a connu la présence du ministre du Budget, Lanciné Condé, du gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), Karamo Kaba, du Secrétaire général du Ministère des Mines et de la Géologie, Bachir Camara, des représentants de 9 entreprises minières ayant des engagements avec le gouvernement guinéen ainsi que de nombreux cadres.
Malgré des engagements pris dans leurs différentes conventions minières pour la transformation de la bauxite en alumine sur le territoire guinéens à travers des raffineries, ces compagnies minières exportent toujours de la terre rouge. Conséquences : une faible valeur ajoutée pour la Guinée et une faible capacité de création de richesse et d’emplois. Cette rencontre a permis d’écouter les compagnies minières concernées sur le niveau d’avancement de l’exécution de l’instruction du Chef de l’Etat, Colonel Mamadi Doumbouya.
A date, la partie gouvernementale ne cache pas son scepticisme face au constat selon elle qu’il n’existe pas encore de projets crédibles avec des agendas soutenus et des plans de financement pour toutes les compagnies concernées.
« Les sociétés concernées ont le plus grand intérêt de montrer de façon très sérieuse et crédible, une trajectoire de réalisation de ces raffineries. Individuellement, en groupes ou en groupes de groupes, à eux d’en décider. L’idée est que chacun soit en capacité de respecter ses engagements. Soyons clairs : une raffinerie ne sort pas de terre en quelques jours. Au minimum vous avez vingt-quatre (24) mois pour vous mettre en plus, vous pouvez aller jusqu’à quarante mois pour mettre en piste une raffinerie pleinement fonctionnelle. L’idée est que l’on sache que des gens y travaillent. Parce que si on n’y travaille pas, ça va se passer comme depuis 73 c’est-à-dire, nous sommes là-dessus, nous sommes là-dessus », mentionne Dr Lancinè Condé.
De son côté, M. Camara, le Secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie propose : « La mise en place d’un comité technique qui sera composé des représentants du gouvernement et des sociétés minières. Nous savons pertinemment que les sociétés minières n’ont pas la volonté de construire ces raffineries, mais avec le comité technique, on est capable de les contrer et de mettre à nue les arguments techniques qu’ils délivrent qui les empêcheraient d’aller de l’avant ».
Pour sa part, le président de la chambre des mines de Guinée, Ismaël Diakité, rassure que son institution travaille pour encourager les compagnies membres à respecter leurs engagements.
«En sortant de cette importante réunion, l’ensemble des compagnies minières concernées par les conventions qui ont été signées, se mettront à la disposition des autorités pour suivre le calendrier de préparation de toutes les recommandations qui ont été formulées, j’allais dire même toutes les instructions qui ont été données et qui sont basées essentiellement sur les engagements qui ont été pris. A partir de la semaine prochaine, nous travaillerons à ce que chaque compagnie se mobilise pour apporter toutes les réponses aux questions qui ont été soulevées et répondre aux impératifs de calendrier et d’obligation qui sont à notre charge. Je pense que le pari peut être gagné dans la mesure où il y a des concessions de l’Etat notamment celle qui consiste à demander aux compagnies de mutualiser leurs efforts pour réaliser quand même ces raffineries. Donc là, c’est une avancée formidable, une opportunité que les compagnies minières devront saisir pour avancer sur ce sujet qui est extrêmement important. Il est difficile aussi de comprendre qu’après plus de quarante ans, nous continuons à emporter de la bauxite sans et qu’il n’y ait pas au moins une transformation à part celle qui existe depuis avant l’indépendance », soutient M. Diakité.
Il conclut en disant que : “Pour pallier à l’obstacle que pourrait représenter le facteur énergie, toutes les options sont sur la table. En plus de l’hydroélectricité qui est disponible, on peut travailler sur des sources d’énergie alternative pour pouvoir produire l’alumine dans les meilleures conditions environnementales”.
Alhassane Barry