La Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA) a présenté, ce 15 décembre 2021, à Conakry, le rapport d’étude sur les enjeux des zones de pêche artisanale en République de Guinée.
A cette occasion, le président de ladite confédération s’est dit honoré de représenter à Conakry “des professionnels de la pêche artisanale de 27 pays africains”.
Selon Gaoussou Guèye, “depuis plus de dix ans ‘’les acteurs “de la pêche artisanale africaine” ont uni [les] forces “pour que leur secteur soit reconnu à sa juste valeur par les Etats”.
Poursuivant, il dira que “la pêche artisanale est mieux reconnue au niveau international, à travers les Directives Volontaires pour une pêche artisanale durable de la FAO, et à travers les Objectifs de Développement durable agréés par les Nations Unies, qui demandent à tous les pays de “Garantir aux pêcheurs artisans l’accès aux ressources et aux marchés”.
En plus, M. Guèye a rappelé les priorités de son organisation. A cet effet, il a invité les Etats à réserver et à protéger des droits de pêche exclusifs aux pêcheurs artisans dans les zones côtières. Et la “seconde priorité [de la COAPA], c’est d’améliorer les conditions de vie et de travail des femmes dans toute la filière, et les impliquer mieux dans les organisations professionnelles et dans les processus de décision”. Avant de terminer, il a demandé aux décideurs de protéger la pêche artisanale, un des secteurs de l’économie.
Pour sa part, Abdourahmane Kaba, Conseiller de la ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a adressé ses remerciements “à la CAOPA et à ses partenaires pour la réalisation de cette étude dont l’importance est dorénavant capitale pour le sous-secteur de la pêche artisanale”.
“En Guinée, explique-t-il, ce sous-secteur occupe une communauté qui est estimée à plus de deux cent mille acteurs répartis le long du littoral et active au niveau de tous les ports de pêche artisanale avec une contribution majeure à la sécurité des populations”.
A l’en croire, “la politique de soutien de l’Etat pour ce sous-secteur consiste à l’appuyer par le biais de la réalisation des infrastructures de pêche, par la fourniture des équipements de pêche, et la contribution au renforcement des capacités des marins”.
M. Kaba a également rappelé que “selon les statistiques de cette année, la contribution de la pêche artisanale en approvisionnement du marché intérieur en produits de pêche est estimée à 201 000 tonnes et se distingue nettement comme première pourvoyeuse du marché national en produits de pêche. La pêche artisanale constitue pour la Guinée, la pierre angulaire dans la stratégie de la sécurité alimentaire de surpopulation en matière des produits de pêche”.
De son côté, Abdoulaye Soumah, le secrétaire général de la Fédération nationale des pêcheurs artisanaux de Guinée et Acteurs associés (FENAPAG/AC) a adressé “ses félicitations à la CAOPA pour tous ses soutiens”.
Pour lui, “de tous les enjeux de cette étude, les zones de pêche, constituent [en elles] de véritables sources de conflits entre navires étrangers et pêcheurs artisanaux, entre pêcheurs industriels et pêcheurs artisanaux, entre engins actifs et passifs, entre pêcheurs et structures de conservation”.
En conclusion, le rapport de l’étude présenté par Mme Djenab Bèye Traoré a fait des recommandations dont entre autres : appuyer en urgence les négociations d’un protocole d’entente de gestion de la zone maritime frontalière entre la République de Guinée et la République de la Sierra Léone, associer les pêcheurs artisanaux à tous les stades de développement et les politiques de pêche, dans des langues locales accessibles aux communautés de pêche, promouvoir l’institution par la CEDEAO d’un règlement spécifique sur la pêche artisanale qui octroie des zones de pêche réservée aux professionnels du sous-secteur de la pêche artisanale, etc.
Amadou Kendessa Diallo