« Le journalisme sous l’emprise du numérique » et quel avenir pour la presse écrite, notamment le papier journal ? Cette inquiétude parfois inavouée, suscite assez d’interrogations. Aujourd’hui, l’édition du journal coûte chère, la messagerie n’arrive plus à couvrir les besoins, les lecteurs se font de plus en plus rares, les réseaux sociaux monopolisent l’information et beaucoup de titres de journaux ont disparu. Y a-t-il une alternative pour le journal écrit et le journaliste ? Le Journal Horoya ne pourra donc pas échappe à la réalité. Ibrahima Koné essaye de donner ici des éléments de réponse à nos lecteurs.
Pour M. Koné c’est une question de mise à jour. Puisque tout évolue et tout change, il faut s’adapter aux réalités du moment. C’est vrai la presse écrite a perdu sa couronne avec la révolution numérique. Pour avoir accès à l’information sans pouvoir même se déplacer, il suffit de cliquer sur son téléphone portable ou son ordinateur connecté. De façon générale, l’avenir de la presse écrite est menacé, que ça soit ici en Guinée ou ailleurs dans le monde.
C’est pourquoi, poursuit le Directeur Général du Journal Horoya, nous constatons une baisse considérable de vente de journaux. On a perdu l’habitude de se munir de son journal très tôt le matin dans un café, dans un bus ou dans un parc. Depuis un certain temps, les données ont changé avec l’avènement de l’internet, nous n’avons plus besoin d’aller à la quête de l’information, elle vous trouve sur place avec un téléphone Androïde ou un ordinateur connecté sur un site. Nous sommes dans un monde ‘’nucléaire’’, qui va plus vite.
Aux dites de M .Koné, l’histoire de la presse écrite a connu assez de mutations. Avec l’apparition de l’imprimerie en chine en 1700, il fallait passer de la parole à l’écriture. Il y a eu l’apparition des hiéroglyphes au temps des pharaons qu’on a transcrits. On parle de numérisation des informations, c’est cela l’évolution rapide des données. En cliquant juste sur le lien www journalhoroya.net, même si vous êtes à Djakarta, vous avez des infos de la Guinée. Or, il fallait mettre les journaux papiers dans les valises diplomatiques pour que les ambassadeurs de la Guinée puissent être informés. Et Face book, Twitter, Whatsapp, de nos jours ont facilité l’accès à l’information.
« Je me souviens quand j’étais à l’école primaire les laboratoires de photos en couleur n’existait pas pratiquement. Et dans les sous préfectures et préfectures le photographe était un ‘’petit roi’’ et conservateurs de l’image des gens. Pour avoir des photos en couleur, il fallait aller à la poste payer de l’argent envoyer les pellicules en France et après deux mois les photos en couleur revenaient. Les laboratoires photos mécaniques disparu au profit de celles numériques » a rappelé Ibrahima Koné.
Parlant de ce que représente pour lui la journée internationale de la liberté de la presse, il se penche sur l’autonomisation financière des médias. Et d’ajouter que plusieurs organes de n’existent plus par manque de moyens matériels et financiers.
Selon le DG, malgré toutes ces contraintes et vicissitudes, des Quotidiens Nationaux dans l’ensemble résistent à la tempête et restent des outils de communication institutionnelle de l’État. C’est dire que le papier journal qui a existé il y a maintenant des siècles, pourra continuer à joué son rôle d’information et de sensibilisation, quelles que soient les circonstances. « Les Quotidiens comme Horoya (Guinée), Fraternité Matin (Côte D’Ivoire), Soleil (Sénégal), Le Monde (France), qui doivent bénéficier de la subvention de l’Etat et des abonnements et d’autres avantages de l’administration publique et privées, pour maintenir le cap. Il est question seulement d’une réadapter au contexte actuelle. La presse écrite à encore une importance capitale. Par exemple à ‘’Kolonbagbèya’’, dans Kouroussa y’a pas d’internet, ni de télévision pour informer la notabilité, les enseignants, les eaux et forêts et l’administration locale. Il faut donc un journal pour s’informer. Je ne doute pas qu’on fera encore plus de 50 ans de vies », a estimé Ibrahima Koné.
Il soutient que le Journal Horoya est en train d’expérimenter le numérique depuis un certain temps. Nous avons un compte whatsapp et le journal en PDF. Mais, dans un ou deux mois, nous allons informer nos lecteurs de souscrire à l’abonnement ».
Le DG n’a pas manqué de magnifier les réformes en cours, entreprises par les autorités, à travers le Département du Ministère de l’Information et de la Communication, afin que Horoya soit à l’image des autres Quotidiens. « Et nous avons opté avec tout le personnel pour ‘’Yeswecan’’ », s’est-il engagé. Concernant le classement des reporters sans frontières, la Guinée au 84ème rang mondial, le Directeur Général de Horoya n’a pas caché ses sentiments de satisfaction : « C’est un challenge et on peut féliciter les autorités en place, compte tenu du bon climat dans les relations entre gouvernement presse nationale.
Et comme a si bien dit le Président de la République Mamady Doumbouya, les journalistes doivent dire la vérité, faire des investigations. Car, il n’y a pas de démocratie sans la presse. Et cette presse doit être la quête de l’information vraie. Surtout que les journalistes ne sont pas juges, ils constatent plutôt, font des investigations et dénoncent », a conclu M. Koné.
Saraf Dine Condé &
Arafan Condé