Fraichement revenu d’une tournée à l’intérieur du pays pour toucher du doigt les réalités au niveau des localités relevant de sa juridiction en matière du droit pénal, le procureur général près la cour d’Appel de Conakry, Alphonse Charles Wright était face à la presse ce lundi, 28 mars 2022, pour faire le compte rendu de son séjour d’une part et de l’autre, en tant que porteur de la voix de la société de donner son point de vue sur certains dossiers qui alimentent les débats à travers le pays afin de trouver des solutions idoines.
Pour la circonstance, il a souligné que les personnes qui sont en attente d’être jugés sont détenues illégalement car dit-il : « la loi dit que le procureur général veille à l’application de la loi pénale dans son ressort. Et Si nous devons jouer notre rôle de veille, on n’a l’obligation d’être partout pour relever les constats, proposer des solutions pour que ça change. Lorsque nous partons en milieu carcéral, en tant que celui qui est en charge de l’application de la loi pénale, nous devrons regarder puisque c’est le parquet qui exécute les décisions de justice, nous sommes quand-même à, droit de dire si les choses sont faites dans les règles de l’art ou pas.»
Selon lui, pour détenir quelqu’un au niveau d’une maison centrale ou d’une prison civile, le code de procédure que nous utilisons est très claire la dessus. « Un juge d’instruction ne peut placer quelqu’un en détention sous la base d’un simple mandat de dépôt il faut que ce mandat de dépôt soit accompagné par un titre de détention qu’on appelle ordonnance de placement. Mais si vous partez vous ne trouvez que des mandats de dépôt à l’absence du titre de détention. Cette détention n’a autre qualification que la détention illégale. Nous avons conféré avec le président du tribunal, avec tous les magistrats qui évoluent au niveau de la chaine pénale. Je peux vous dire aujourd’hui que cette situation a été corrigée. Et les différentes détentions ont été régularisées. Si on aurait pas fait cela, on aurait failli à notre mission », a-t-il fait savoir.
Concernant la saisie d’armes à Wanidara, le procureur Alphonse Charles Wright rappelle : « Vous avez entendu qu’il y a eu de saisie d’armes à Wanindara, j’ai dit à la police et à la gendarmerie, vous ne faites pas le travail pour en faire une publicité. Aucun officier de police judiciaire n’est habilité désormais à communiquer parce que ça devient de la pagaille, ce n’est pas un trophée de guerre que vous brandissez pour dire que votre service travail bien. Ce Monsieur, nous avons signé une réquisition dans le cadre de l’exécution d’une décision de justice à la requête de Abdoulaye Diallo, commerçant résident au Liberia domicilié au quartier Kissosso, lequel avait requis de Me Laye Terna Samoura, Ououo Kpoghomou, l’obtention d’une réquisition auprès de Monsieur le procureur général, de l’exécution d’une décision de justice. La demande est passée devant la commission, nous l’avons signé ».
Avant d’ajouter : « L’huissier part sur le terrain pour exécuter, à sa grande surprise, il retrouve dans la chambre de l’épouse d’Abdoulaye Sow, un fusil de calibre 12 et ses cartouches, une carabine 44, une PMK avec TT30, avec ses munitions, une petite hache, un couteau de fabrication américaine, une torche étrangleur. Voici le procès-verbal de l’huissier qui nous a été communiqué. Le Monsieur ayant compris qu’il y a eu des découvertes d’armes à son domicile a pris l’échelle pour sauter par la fenêtre et prendre la poudre d’escampette. Je suis heureux de porter à la connaissance de l’opinion publique qu’il a été arrêté et il va être déféré le lundi au parquet de Dixinn pour qu’une information judiciaire soit ouverte pour savoir d’où proviennent ces armes, c’est la grande question. Donc ça aussi, c’est une préoccupation du parquet. On informera au fur et à mesure l’évolution de cette procédure, en collaboration avec le procureur d’instance », a-t-il dit substance.
Parlant du Colonel Balla Samoura, il dira : « Notre Parquet général a été saisi par plusieurs lettres d’intervention pour dire que le Haut Commandement de la gendarmerie s’interfère dans les activités de police judiciaire. Nous ne l’accepterons pas. Nous ne lui avons pas donné une décision d’habilitation. Il ne peut pas poser d’actes de police judiciaire.» Il ne peut pas appeler quelqu’un au téléphone pour lui dire : « tu es convoqué ». Ce n’est pas son travail. Je ne confonds pas le Haut Commandement de la gendarmerie à la Direction de l’investigation. Ma responsabilité, c’est de veiller aux activités des officiers de police judiciaire »
Thierno Kalifatou Doumbouya