Etant sous la tutelle du Ministère de l’Action sociale et des personnes vulnérables, les handicapés de Conakry vivent tous les jours un calvaire indescriptible. Ils sont partout dans des carrefours et autres recoins de la capitale et à l’intérieur du pays souvent sans aucune forme de soutien.
A Kaloun et dans toutes les autres communes de la capitale par exemple, les handicapés sont aux alentours des mosquées, sous les ponts, au bord des routes, aux différents marchés etc… Exposé au soleil, à la pluie, à toutes sortes de maladies ou encore à des grossesses non désirées avec toutes les conséquences. Ils n’ont pas de toit encore moins de nourritures. Leurs sources de revenus n’est autre que les 500 ou 1000 GNF donné par des passants.
Leur seul endroit approprié était la cité de la solidarité qui est devenue surpeuplée. Puisque étant construite à l’époque pour abriter 49 familles. Aujourd’hui il y a plus de 116familles pour 729 pensionnaires au dernier recensement en 2007. Donc les conséquences sont énormes. Surtout sans ravitaillement comme par le passé.
Par exemple à Kaloun, le vice-président de l’Association des handicapés, Oury Diallo nous raconte leurs souffrances avec tristesse : ” Nous sommes à peu près 79 personnes porteuses de handicap résidents ici aux alentours de la mosquée sénégalaise. Nous sommes des sans- abris sous la pluie ou sous le soleil sans oublier les conséquences que cela entraîne. Toute la journée nous faisons la mendicité pour survivre”.
Nous sommes organisé quand-même poursuit-il. Chaque commune a son président, son vice-président et son secrétaire général. Et presque tous les mois, tous les chefs des différentes communes se rencontrent pour parler de nos problèmes. Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel, une fois de plus , au gouvernement ou aux personnes de bonnes volontés de nous venir en aide même si c’est un grand hangar pour dormir pour ne pas être tout le temps objet de déguerpissement.
Mamadou Moussa Bah enseignant chercheur à l’université de Sonfonia au département de philosophie et coordinateur des personnes porteuses de handicap nous raconte aussi : “Tout d’abord la vie a été très difficile pendant mes études surtout avec ceux qui marche avec leurs pieds. Ensuite au jour d’aujourd’hui, aucune personne ne peut vous donner avec certitude le nombre exact de handicapés en Guinée. Puisque y a pas eu de sérieux dans le domaine et ça depuis l’indépendance puisque y a jamais eu de recensement national des handicapés. Par contre, je cherche en ce moment à faire un recensement par mes propres moyens. Je ne reçois pas d’aide, ni de financement puisque les personnes porteuses de handicap sont primés de leur droit. Les handicapés sont partout dans la capitale. Je suis aussi déçu par le fait que la date du 3décembre consacrée par les personnes porteuses de handicap soit ignoré ( ni fête, ni déclaration ).On a rien reçu. C’est pour cela, que nous, les personnes porteuses de handicap réclamons que la direction de l’action sociale et des personnes vulnérables soit gérer par une personne porteuse de handicap. Parce que seul un handicapé peut connaître ce que traverse les handicapés pour défendre la cause de ceux-ci“.
Il poursuit en disant que : “Quant à notre représentation au niveau du CNT est une bonne chose mais ils ne sont las bas que pour proposer. Ils ne sont pas au courant de ce qui se passe sur le terrain. Il y a aussi, poursuit toujours M. Bah, des corporations qui se disent fédération des personnes porteuses de handicap qui s’enrichissent au dos de ceux-ci. C’est pourquoi je mène un combat pour que ca change. Ceux qui se disent défenseur des handicapés acceptent d’assumer et de jouer leurs rôles. Aussi, nous sommes subventionnés par l’état ou des ONG ( UNICEF, Plan Guinée, PNUD etc (…..) mais ils finissent par se décourager puisque leurs projets n’aboutissent pas sur le terrain . LE gouvernement doit nous écouter pour que ça change. Pour battre la mendicité et le chômage, les personnes porteuses de handicap doivent être mis dans des postes remarquables qui sont visibles pour encourager les plus jeunes. Pour finir, Mr Moussa lance un appel au colonel Mamadi Doumbouya de faire face aux personnes handicapées. Qu’il accepte de nous rencontrer pour discuter de nos problèmes. Les mauvais entourages fatiguent les personnes porteuses de handicap et les personnes vulnérables’’.
AISSATOU SALL