Un jeune âgé d’une trentaine d’années a été froidement assassiné dans la nuit dernière aux environs de 2 hures du matin par un militaire au quartier Tombolia plateau, secteur rail de la zone industrielle, dans la commune de Matoto.
Selon nos informations, la victime se nommait Daniel Henry Baladé, célibataire et serait assassiné par un corps habillé, suite à des disputes qui se seraient passées entre eux. Adjudant Bayo Mamady en service à l’Etat major et détaché à la Guinée Industrie (GI) qui était en compagnie de la victime et qui a tout suivi revient sur la scène :
« La victime était le jeune-frère à mon collègue, j’étais sur le lieu du crime. Le monsieur est venu nous trouver, il était avec trois de ses amis et ils sont venus s’assoir à côté de nous. Nous avons pagaille un peu et c’était entre 2h et 3h du matin. Ensuite, ils se sont déplacés. Peu de temps après, le monsieur est revenu seul, c’est un militaire et j’aurais même appris qu’il est un adjudant en service au BATA. Quand il est revenu, il nous a dit Mane, je suis revenu encore. Donc dans nos causeries, ils se sont disputés et ils se sont jetés l’un sur l’autre. Vous voyez ma tenue, tout est déchiré. J’ai essayé de les séparer et quand on les a séparés, le frère de la victime qui est mon ami a giflé son jeune-frère à deux reprises. Il lui a dit “tu ne sais pas que c’est un militaire ? Si tu te fous de lui, cela signifie que tu t’ai foutu de moi.” C’est ainsi que moi j’ai pris le petit pour l’envoyer au niveau des rails. Et le monsieur a fuit pour partir à la maison. Quant il est parti, moi je pensais que s’était fini. C’est ainsi qu’il parti prendre son PMAK. Je vous dis, il allait tirer sur nous tous. Il est venu avec son arme et avant de rentrer au couloir où nous étions, il a commencé à tirer à l’air. J’étais avec le petit et dès que le petit lui a vu, il s’est levé et il lui a dit ‘’maintenant, tue moi, tue moi’’. C’est en ce moment qu’il a donné un tir entre nous. Du coup, la balle a atteint le petit au niveau de la cuisse et moi je me suis jeté à terre et le gars a pris la fuite. Quant à moi, j’ai appelé mon ami qui était déjà rentré. Son frère et moi l’avons pris pour l’envoyer à l’hôpital et il décédé en cours de route vers Foulamadina. Une fois à maison, moi je suis partie chez le grand-frère de celui qui a tiré sur lui. Ce dernier nous a fait comprendre que son frère ne vivait pas avec lui et que ce dernier venait là-bas de temps à autre », explique-t-il.
Sous l’émotion, adjudant Saïkou Yaya Baladé, grand-frère de la victime en service au Haut Commandement de la Gendarmerie dit qu’il a été altéré par les coups de fusil, sans savoir que ces tirs avaient même atteints son propre frère qui a succombé peu de temps après.
« J’ai entendu le bruit de l’arme, je suis un militaire. Je devais même partir au village ce matin. Comme vous savez, nous sommes dans un coin qui n’est pas loin de l’axe le Prince. Donc dès que j’ai entendu les tirs, j’ai porté ma tenue pensant que c’était les bandits sans savoir que c’est mon jeune frère qu’on a tiré déçu. D’une seule voix, j’ai entendu mon ami me dire ‘’fait sortir la moto, fait sortir la moto, sinon le petit va mourir’’. On a fait sortir la moto et mon ami m’a demandé “on va où ?” Je lui dis qu’on partait à l’hôpital. Il m’a dit que la moto ne pourra pas nous conduire. On est parti au carrefour pour voir si on pouvait trouver un pick-up, mais fort malheureusement, nous n’avons rien pas trouvé. On est allé à la centrale de Sonfonia et là, nous avons trouvé des jupes (voitures) là-bas. Je les dis de m’aider avoir une des voitures pour accompagner mon frère mourant à l’hôpital. Ils ont refusé de nous venir en aide. Donc on était trois sur la moto. Mon petit-frère était entre mon ami et moi. Arrivé à Foulamadina, mon ami dit ‘’il faut freiner, le petit est décédé.’’ De là, nous nous sommes retournés avec le corps à la maison. »
Les services de sécurité (gendarmerie et protection civile) et autorités du quartier étaient sur les lieux. Et après le constat le corps de Daniel Henry, il a été embarqué pour la morgue.
Au moment où nous quittions les lieux, l’assassin en fuite n’était toujours pas retrouvé.
Mediaguinee